Aux Alberts, deux magnifiques alignements de maisons traditionnelles aux façades orientées au midi, situés entre la Rue des Granges à l'arrière, la Rue des Courts entre les deux, et, la Rue de la Forge à l'avant, ont été remis en valeur. Chaque rangée de maisons est précédée d'une zone de jardin de l'autre côté de la rue qui la borde. Magnifiques entrées couvertes, communes à deux logis : lescourts, sur la rue éponyme. Court est un mot d'ancien français du latin curtis avec le sens de cour, jardin, ici plutôt vestibule.
L'alignement de la Rue des Courts correspondrait aux anciennes auberges qui bordaient la route d'Italie. Elles pourraient avoir donné son nom au village, quoique l'hypothèse du lieu où pousse les peupliers blancs puisse être aussi valablement avancée, de l'occitan AUBERA/ALBERA = peuplier blanc qui a donné plusieurs noms comme les Alberas, les Albeyres et bien sûr, les Alberts.
La Rue des Granges borde la façade sombre de l'alignement de maisons de la Rue des Courts. De ce côté se trouvent les entrées des granges au niveau +1 par rapport à la Rue des Courts. On note sur l'une d'entre elle, un triangle d'aération surmontant un cartouche fleurdelisé daté A.R.B. 1826.
Au Canton, qui signifie en occitan (les maisons) juste au coin, se trouvent deux belles maisons en angle droit, la première datée de 1775 et décorée d'un cadran solaire moderne réalisé en 1988 par Évelyne et Norbert Peyrot, la deuxième dite Meïsun du Mil1, construite en 1772 - cartouche avec mentionNata 1772.
Note 1 : cette maison est ainsi nommée en l'honneur d'un ancien propriétaire qui se prénommait Émile (Le Mil), tout comme son fils, qui l'occupe actuellement [Communication de P. Payan, petit-fils du Mil].
La court est un élément caractéristique de l'architecture vernaculaire du Briançonnais. Il s'agit d'un vestibule, véritable noeud de circulation verticale et horizontale, commandant l'accès à l'étable au rez-de-chaussée, à la cuisine au premier niveau, et, à l'escalier donnant accès à la chambre et à la grange. Aux Alberts, les courts sont de taille imposante, ouvertes à l'extérieur, très profondes et souvent communes à deux maisons. Orientées au midi, elles étaient un lieu où les habitants se tenaient l'hiver pour bricoler. Elles facilitaient les mouvements des voyageurs dans le cas des auberges.
L'église Saint-Antoine, en bordure du cimetière, date de 1688, succédant à un édifice plus ancien. Le clocher à dôme arrondi et le chevet datent de cette époque. Par contre, la façade fut refaite en 1891. À l'intérieur, le bénitier est l'oeuvre de Jean Rignon en 1665, la tribune Louis XV est datée C.R. 1765.
Le cadran solaire de Évelyne et Norbert Peyrot a été réalisé en 1994 sur la maison de Roselyne Deschamps, tisserande, d'où la représentation d'un rouet. Il porte la devise «Seul le temps est perdu dont l'amour est absent».
Le site du Bois des Alberts est devenu un site pilote pour le développement d'activités de pleine nature tout au long de l'année qui permet d'occuper une vingtaine d'emplois directs et indirects. L'ensemble des prestations et des activités sportives ou ludiques est coordonné par le SIVOM Val Clarée qui associe les communes de Montgenèvre et de Val-des-Prés. On y trouve un relais information des Offices de Tourisme de Montgenèvre et de Val-des-Prés, la vente des badges d'accès à l'espace nordique, un restaurant, une salle hors sac et un magasin de location de ski, en attendant une épicerie. L'hiver, c'est le point de départ des pistes de ski de fond et d'un réseau de sentiers destinés à la raquette. Un parcours d'initiation au biathlon est en cours de réalisation.
Les Alberts (1900)
Église Saint-Antoine
Le chevet et le clocher sont les éléments les plus anciennes de l'église. Ils datent de 1688.
Cadran solaire de 1830
Ce cadran se trouve sur lamaison Moullet, Rue des Courts. Il date de 1830. Il a été restauré en 1934, puis en 1994 par les Peyrot. Sa devise contraste par sa banalité.
Le Canton
Cadran solaire de 1988
Ce cadran représente un cahier d'écolier qui s'effeuille. Il porte la devise«Nullas numero nisi serenas», soit «Je ne compte que les heures heureuses»
La Fête du pain
Chaque année, pendant le premier week-end d'août, les Alberts vivent au rythme de la fête du pain.
Des centaines de pains sont cuits dans le four banal. Et alentour, ce ne sont que réjouissances et festivités.
Le samedi, foire artisanale ou vide grenier, selon les années attirent de nombreux visiteurs. Ceux-ci restent souvent pour la soirée : en 2012, un exceptionnel récital lyrique était donné sur le lac des Alberts. Le dimanche, la messe en l'église des Alberts est suivie d'un apéritif géant et gratuit sur la place du village, puis d'un repas champêtre, servi souvent à plus de trois cents convives.
Kermesse, loterie, jeux variés, course de vélos fleuris, animent l'après-midi pour les petits et les grands. Le soir, une descente aux flambeaux sur la Clarée et un bal gratuit viennent clore cette fête annuelle.
La Fête du Chou
Elle est la dernière des fêtes estivales des Alberts, et se tient traditionnellement pendant la seconde moitié de septembre. Elle ponctue ainsi la fin de l'été, dans la joie et la bonne humeur.
Pendant toute la journée dédiée à cette fête, les visiteurs peuvent acheter des tourtes au chou cuites dans le four banal, et prendre part au repas convivial qui, comme il se doit, décline les plats principaux autour du chou (saucisses au chou, potée). Tourtes et repas sont confectionnés par les parents d'élèves, et les bénéfices sont versés au profit des coopératives scolaires des Alberts et de Val des Prés.
En 2012, un vide-grenier et vide-jardin a également animé la place de l'église pendant la matinée.
Le chou a longtemps fait partie de la vie des Albertins qui l'ont adopté pour arrondir leurs gains issus de la culture de l'orge et du seigle. Des conditions favorables à cette culture ont permis aux Alberts de faire partie des producteurs de chou du Briançonnais et d'être notamment fournisseurs officiels de la caserne militaire du 159e RIA de Briançon.
La St Antoine
Placé sous la protection de Saint Antoine du Désert, le village des Alberts fête son saint patron chaque année au mois de janvier.
La fête s'articule en deux temps : à 18h, une messe est célébrée dans l'église Saint Antoine, puis à partir de 19h, les Albertins et tous les participants venus de Briançon ou de la vallée, se retrouvent autour d'un apéritif offert par l'Association pour l'Animation des Alberts, suivi d'un repas convivial à la Cure.
Sous le signe du partage, chacun apporte un plat salé ou sucré, quelques bouteilles de vin, et il n'en faut pas plus pour passer une magnifique soirée.